samedi 28 janvier 2012

Les Vieilles - Pascale Gauthier

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Les vieilles vivent à Trou, jolie ville qui a deux particularités: il y fait beau 365 jours par an, et Trou n'est peuplé que de vieilles. Il y a aussi quelques vieux, mais pas beaucoup car les hommes meurent plus jeunes. Il y a quelques jeunes aussi, surtout du personnel soignant, parce que quand on vieillit on a besoin d'être soigné. Sauf  que dans quelques jours un astéroïde va tomber sur la Terre. Quand la fin arrive, que font nos vieilles ?


Tout d'abord merci au site Livraddict et à Folio pour m'avoir permis de découvrir Pascale Gauthier grâce à ce partenariat. 

Voici un roman que j'ai beaucoup apprécié, même si le début à été laborieux, le style d'écriture m'a au début gêné, mais une fois habituée, je suis tombée sous le charme de ces vieilles dames.
Mais en y réfléchissant, le style correspond parfaitement à l'histoire et aux personnages.


Ces vieilles dames sont nombreuses, on passe de l'une à l'autre, certaines ne sont même pas nommées, on s'y perd un peu, mais on s'y fait car elles sont toutes si bien marquée. Celle qui prie; celle qui a vécu soumise à son mari et désormais veuve ne sait plus comment vivre; celle à qui le mari manque mais qui continue à vivre; celles qui jouent au scrabble, vont au coiffeur et papotent en prenant le thé devant la télé trop forte, et celles nombreuses, que leurs enfants ont abandonnés.
Des portraits de femmes qui vivent désormais seules, qui regrettent leur époques en sachant qu'elles ne peuvent plus rien faire, et qu'elles n'en ont pas envie. Désabusées et joyeuses,  Trou est la seule chose qui comptent désormais, parce qu'à 80 ans ou plus, on ne fait pas de révolution, on se contente de laisser les restes du monde au jeunes, c'est à leur tour d'en baver !
Tour à tour drôles, émouvantes ou énervantes, mais jamais pitoyables, Pascale Gauthier signe des chroniques du troisième âge dont les personnages découvrent enfin la liberté, et veulent la garder.

Elles n'entendent plus très bien, marche lentement et oublient beaucoup de choses. Alors l'auteur s'adapte et écrit en conséquences.
La première chose qui m'a choquée dès la première page, ce roman est écrit au présent. C'est tellement rare que ça m'a déconcertée, mais en avançant dans ma lecture j'ai oublié le temps, car il colle parfaitement à l'action. Pour ses vieilles peu importe le passé, c'est maintenant qui compte !
Autre chose, qui au départ m'a agacé mais qui à finir par avoir un certain charme, les répétitions. Certaines phrases sont de véritables leitmotiv qui reviennent très régulièrement tout au long du livre. Mais là aussi ça participe à l'ambiance "mémoire défaillante". 
L'écriture est très rapide, Pascale Gauthier favorise les phrases courtes, souvent sans virgules, qui se lisent d'un trait, les chapitres également courts, à chaque nouveau chapitre on passe à un autre personnage et on vogue des unes aux autres. Il y a pas mal de dialogues, la plupart sont assez drôles, mais comme le reste de l'histoire ils sont également durs et sans concessions. Passé un certain âge, on a plus envie de faire des ronds de jambes j'imagine, car les dames disent ce qu'elles pensent, quitte à être un peu cruelles.

Les répétitions et la rapidité des phrases m'a fait penser au bruit d'un train à vapeur, et de la même manière qu'un train, l'écriture de Pascale Gauthier est entrainante, les pages se tournent et l'histoire avance, et comme un train elle berce un peu. 

Je regrette une chose, la fin, assez abrupte. Certains apprécient ce côté "à vous de deviner la suite", pas moi, mais c'est une affaire de goût.

Une bonne découverte qui me donne envie de lire d'autres romans de l'auteur, et que je vous conseille de découvrir !

mercredi 25 janvier 2012

Miss Peregrine's home for peculiar children - Ransom Riggs

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Quand il était enfant, Jacob adorait écouter son grand-père lui raconter des histoires fantastiques, celles de son enfance sur une île magique, entouré d'enfants aux dons extra-ordinaires.  A 16 ans, Jacob est témoins de la mort brutale de son grand-père et recueille ses derniers mots, qui ne semblent avoir aucun sens.
Pour pouvoir enfin guérir de ce traumatisme, et comprendre ce que ses derniers mots signifiaient  il décide de partir au Pays de Galles sur les traces et dans les souvenirs de son aïeul. Et si toutes ces histoires de son enfance étaient plus que ça ?


En voyant cette couverture et après avoir lu le résumé en vo, je pensais lire un roman moins porté sur le fantastique et plus sur l'horreur, j'ai donc été agréablement surprise (je n'aime pas l'horreur) de me rendre compte qu'il n'y est pas question de fantômes, de meurtres sanguinolents et de créatures étranges sous le lit. 

Le roman est en deux temps très distincts.
Dans le premier temps, on découvre Jacob et son grand-père, et le décès de ce dernier. Cette partie est très terre à terre. Jacob est effondré par la mort à laquelle il assiste, mais également par la "créature" qu'il a vu près de son grand-père. Je n'en dirais pas plus à ce sujet, je ne veux pas vous spoiler ! Mais c'est une partie assez sombre, on suit Jacob qui sombre mentalement après cette découverte et qui remet en question beaucoup de choses qu'il pensait établies à propos de son grand-père.
Dès le début Jacob m'a plu, il m'a touché, je l'ai trouvé juste dans sa peine et dans sa recherche de réponses. Il ne ressemble pas à un "gamin de 16 ans", et pour pouvoir comprendre enfin tout l'histoire il décide de traverser l'Atlantique, il en faut du cran quand même ! 
Une première partie donc posée qui permet de mettre en place les éléments.

Et ensuite, l'histoire, la vraie qui commence. Que de questions qui sont posées ! Ces enfants extraordinaires et leurs dons sont captivants. J'ai adoré la mythologie qu'a mis en place l'auteur, c'est un univers riche et original qui m'a complétement envouté.
Les personnages sont nombreux, mais pas suffisamment pour s'y perdre, et bien décrits. Certains me donnaient envie de les gifler (oui ce sont des enfants et comme tel, ils sont parfois insupportables), d'autres étaient beaucoup plus agréables, mais dans tout les cas, on ne peut pas dire qu'ils manquent de profondeurs. J'ai également apprécié que l'auteur n'est pas sur-décrit chacun d'entre eux, se contentant de nous mettre les photos au fur et à mesure.

Eh oui, les photos ! Superbes, vintage à souhaits, un peu déconcertantes au début, c'est assez inhabituelle comme procédé. Mais rapidement, elles ne me choquaient plus, et à chaque rencontre avec une nouvelle personne je tournais les pages pour voir la photo sachant qu'elle serait là. Je n'imagine pas le travail que ça a du être de trouver ces photos. Et franchement elles sont si harmonieuses que pendant toute ma lecture je me demandais si Ransom Riggs avait écrit son livre d'après les photos ou le contraire ?

Cette seconde partie est entrainante et  mystérieuse. J'ai trouvé le style d'écriture vif, des phrases courtes, pas mal de dialogues, un style assez clair et direct. La lecture en anglais est facilitée, et je pense que même pour ceux qui ne lisent pas beaucoup en anglais, ce roman est assez simple.


Pour ceux qui ont l'habitude de mon blog voici le traditionnel lien vers le blog de l'auteur ! Qui mérite d'être visité, très instructif sur Ransom Riggs, qui ets définitivement un artiste que je vais suivre désormais, ces photos sont juste magnifiques !


Que dire de plus ? J'ai adoré ma lecture et j'ai vraiment hâte de lire sa suite, si lire en anglais ne vous fais pas peur sautez dessus !

Lu dans le cadre d'une lecture commune en VO avec : Elise (l'organisatrice) ; Plumeline ; Avalon ; Miss Spooky Muffin ; Priline ; Sita  et Ptitelfe; passez lire leurs avis !


vendredi 20 janvier 2012

Princess Bride - Willim Goldman

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Le conte intemporel de S. Morgenstern, redécouvert et merveilleusement abrégé par William Goldman, est peuplé de personnages aussi inoubliables que Westley, le beau valet de ferme qui risque sa vie pour la femme qu'il aime; Inigo Montoya, le fabuleux bretteur qui ne vit que pour venger la mort de son père; Fezzik le plus doux et le plus fort des colosses... Et bien sûr, Bouton d'or: la femme idéale, la plus belle de toute l'histoire du monde.


Pour pouvoir réellement comprendre ce roman il est important de signaler que c'est une métafiction. Le résumé indique que l'œuvre original a été écrite par S. Morgenstern, puis abrégée par William Goldman. L'œuvre se lit en deux temps, d'une part le roman et d'autre part les commentaires de William Goldman.

La première partie du roman est évidemment l'histoire de Bouton d'or et de Westley, une fabuleuse histoire d'amour et de cape et d'épée bourrée d'humour. Les personnages sont très simples, quasiment comme dans un conte, juste détaillés suffisamment pour être intéressants, mais sans être transcendants. 
Deux choses sont vraiment mémorables dans ce roman, d'abord l'humour, quasiment chaque phrases prête à sourire voire à rire, les situations sont extraordinaires et les réparties cinglantes. Ensuite les descriptions, le style de l'auteur est très envolé, et convient parfaitement aux scènes d'actions, les combats à l'épée prennent une autre dimension, le lecteur est plongé dans l'ambiance et ne peut plus reposer le livre !

L'autre partie du roman est l'histoire d'un petit garçon malade à qui le grand père décide de lire une histoire, celle qu'il lisait lui même quand il avait l'âge de son petit-fils. Puis ayant grandi, ce petit garçon, qui était en fait William Goldman, obsédé par ce livre qui lui a donné le goût de la lecture décide de l'offrir à son fils, sauf qu'il lui achète la seule version disponible, la version longue. Il découvre alors que le livre de son enfance est un pavé historique et philosophique. Il décide donc d'en faire une version abrégée, contenant uniquement l'histoire de Bouton d'or et de Westley. Évidemment chaque coupe est une occasion d'en expliquer la raison, et de parler un peu de sa « vrai vie ». 
 
Il serait facile de se perdre entre la réalité et la fiction, c'est sûrement le but de l'auteur alors soyons clair, Monsieur Morgenstern n'a jamais existé. William Goldman l'a crée de toute pièce tout comme les références à sa « vraie vie », entièrement fausses. Il a romancé sa vie et créé un autre auteur pour son chef d'œuvre. Intercalées entre chaque chapitres et parfois même dans le texte entre deux paragraphes, les commentaires sont très drôles. Ils mettent en évidences certaines parties du texte et parfois ressemblent à des commentaires de textes. C'est un exercice intéressant pour le lecteur qui se sent ainsi plus proche de l'auteur.

En résumé Princess Bride est un roman virevoltant et drôle, semblant être immergé dans les pensées de l'auteur, un vrai lien se créé, au point de s'attacher à William Goldman autant qu'à l'histoire !






Billet écrit et publié dans le Litté mag 
de décembre 2011 !

jeudi 19 janvier 2012

L'étrange vie de Nobody Owens - Neil Gaiman

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Un nuit, un homme étrange assassine une famille entière, sauf le dernier né, petit garçon qui crapahute jusqu'au cimetière voisin. Adopté par les Owens, couple de fantômes, il vivra désormais dans ce cimetière, car s'il y est à l'abri, dehors l'assassin rôde toujours et cherche encore sa victime échappée.

J'avais entendu beaucoup de bien de ce roman et de l'auteur en général, mais ma déception à été à la hauteur de mes attentes, immense. J'ai trouvé ce livre niais et baclé.

 Le plus gros reproche que j'ai à faire est le style d'écriture.
Les chapitres se succèdent quasiment sans liens entre eux, on suit Nobody qui grandit. Chaque chapitre est une nouvelle aventure, un peu comme dans une série télé, avec parfois quelques mots sur l'histoire de base (le méchant assassin) mais sans plus.
Le fond de l'histoire est intéressant, que ce soit du côté des méchants ou bien des habitants du cimetière, il y a beaucoup de secrets et de détails qui échappent aux lecteurs, ce qui rend la lecture passionnante car on veut comprendre, mise en haleine, j'ai dévoré le livre, pour me rendre compte que l'auteur ne répond quasiment à rien, d'où ma grande frustration en le refermant.
Le ton est très enfantin, un vrai conte, mais du coup je pense que c'est pour ça que l'auteur s'est retenu de trop en dire. On devine un monde riche et complexe, et des personnages passionnants, mais pour conserver le côté conte du roman, il se n'a pas écrit les parties plus sombres. C'est vraiment dommage. A mon gout il aurait fallu deux versions de ce livre, celle-ci pour les enfants, et une autre pour adultes, ou il aurait pu se laisser aller à son imagination pour nous dévoiler tout les ressorts de l'histoire.

Au final j'ai eu l'impression qu'il n'y avait pas vraiment de fin, ni de vraie histoire, je me suis sentie frustrée, surtout après en avoir entendu tant de bien.

Pour les personnages, c'est la même chose. Ils semblaient profonds et travaillés, mais on en apprends si peu sur eux, ils restent tant de mystère à la fin que je ne peux pas dire qu'ils m'aient plu. Silas m'a semblé le plus intéressant et j'aurai vraiment aimé en savoir davantage.
Le seul qui tire son épingle du jeu est Nobody, encore heureux vu qu'il est le héros du livre ! Mais même si je sais que c'est un enfant, j'avais une sacrée envie de le gifler, histoire qu'il comprenne quelque chose. Ce gosse est très désagréable, n'en fait qu'à sa tête et n'écoute rien de ce qu'on lui dit. Si encore il y avait une morale, comme un vrai conte, je comprendrais, mais même pas ! C'est juste un sale gosse.

Donc voilà, une énorme déception, un livre qui ne m'a rien apporté et que je déconseille vivement, que ce soit en tant que conte pour enfant ou pour un adulte. L'auteur survole son sujet et la fin arrive sans aucune réponse.

samedi 14 janvier 2012

Tome 2 : The wise man's fear - Patrick Rothfuss

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Edit avril 2012 : Tout les jours ou presque des visiteurs arrivent sur mon blog en tapant "sortie le nom du vent tome 2" et autres variations sur ce théme, donc comme je vies d'apprendre la nouvelle je vous la poste. Enfin ! Bragelonne a annoncé la sortie du tome 2 en France, pour résumer  il sera découpé en deux romans (il est très gros faut avouer), dont la première partie sortira en août 2012 et la deuxième en octobre 2012. La source et les explications du pourquoi sont ici. Bonne future lectures ! (Tiens ça me donne envie de le re-relire)



Voici donc un billet tellement doux qu'il en est amoureux sur le deuxième tome des Chroniques du Tueur de Roi de Patrick Rothfuss. Lu en VO  à sa sortie, et relu dernièrement, en attendant la suite. Parce que quand j'aime je lis le même livre jusqu'à le connaître pas cœur. Ce qui, compte tenu du nombre de  pages va prendre du temps ! Attention pavé !








Mon nom est Kvothe. J’ai aussi porté le nom de Shadicar, de Doigts légers et de Six Cordes. On m’a aussi appelé Celui qui ne saigne pas, l’Arcaniste et le Tueur de Roi. Tous ces noms-là, je les ai gagnés. Je les ai mérités et j’ai payé pour chacun d’entre eux.
J’ai libéré des princesses. J’ai incendié la ville de Trebon. J’ai suivi des pistes au clair de lune que personne n’oserait même évoquer. J’ai conversé avec des dieux, aimé des femmes et écrit des chansons qui tirent les larmes aux ménestrels. J’ai été exclu de l’Université à un âge où l’on est encore trop jeune pour y entrer. J’y étais allé pour apprendre la magie, celle dont on parle dans les histoires. Je voulais apprendre le nom du vent.
Vous avez dû entendre parler de moi.




  Souvenez-vous, ce résumé était celui du tome 1, Le nom du vent. Mais à la fin de le lecture, on se rendait compte que certains détails de ce résumé ne s'étaient pas déroulé pendant notre lecture. En effet, certaines choses ici se déroulent dans le tome 2, et certaines n'arriveront que dans le troisième... 

  Kvothe, à la fin du Nom du Vent, est en mauvaise position à l'Université, à cause d'Ambrose bien sûr. Dès le début de ce deuxième tome, il est gentiment poussé à partir, pas de manière définitive, mais le temps de calmer les choses. Envoyé loin de l'Université, dans une autre contrée, il devra apprendre les mœurs et manières d'une cour où il devient très proche des personnages importants. Mais évidemment rien ne se déroule comme prévu pour Kvothe qui va devoir encore une fois partir.
Dans ce tome Kvothe voyage beaucoup donc, il s'éloigne de ce qu'il connaissait jusque là, et nous permet d'explorer un monde riche et complexe et que l'auteur nous avait à peine présenté lors du Nom du Vent.


  Ce tome est riche en information, si le début de la saga était par moment assez lente à avancer, ici c'est le contraire, le lecteur est propulsé avec Kvothe, il fuit, combat, apprends, aime. En bref il devient un homme, enfin, finit l'adolescent un peu lent, à la limite de l'énervant... Non en fait il n'était énervant quasiment que dans les passages avec Denna... Mais notre jeune homme grandit, et sa manière de voir les femmes évolue beaucoup. Pas seulement les femmes d'ailleurs.

Un tome plus riche donc, plus mouvementé, plus sexuel évidemment. Plus politique aussi, on découvre les dessous du monde, ces reliefs et en même temps que Kvothe on comprends que son combat pour venger la mort de ses parent et de sa troupe sera dur, bien plus que ce qu'on ne peut imaginer. Si avant on voyait les Chandrians comme des personnages de folklore auquel personne ne croyait, on en apprends beaucoup plus sur eux, sur qui ils sont, mais on semble être encore si loin du but !

Le style d'écriture a légèrement changé, pour s'accorder à l'action.  Plus vif, l'auteur donne parfois l'impression de laisser agir son personnage et de laisser couler sa plume. Je ne me suis pas ennuyé un seul instant, et contrairement au premier livre, je n'ai pas eu envie de sauter de pages.


  Un mot sur Elodin, mon personnage préféré, sûrement le plus décalé de tous (même si la place est convoité par d'autres personnages). Il revient, il est encore meilleur, et comme exemple je vous dirai juste qu'il va donner un cours, as juste à Kvothe, mais à une poignée d'étudiants, dont le titre est :

Introduction to how not to be a jack-ass


Pour ceux qui ne connaissant pas encore cette saga. Il faut préciser que le style est léger, Kvothe a beaucoup de répartie, et les personnages qui l'entourent également. Les situations sont souvent incroyables, et Kvothe attire les ennuis. Il y a un certains second degré durant tout le livre, un détachement de l'auteur, ou peut-être du sadisme qui le pousse à trouver de nouveaux obstacles. En bref, ce roman est à des lieux de saga sérieuse telle que Le trône de fer mais sans tomber dans la parodie de fantasy comme Xanth.



  Arrivé au terme du livre je me suis demandé comment l'auteur allait réussir à tout casé dans un dernier livre, même si la trâme de l'histoire à énormément progresser, je ne peux m'empêcher de me dire qu'il y a encore énormément à faire pour ce pauvre Kvothe d'ici à ce qu'il devienne aubergiste !


  Vous l'avez compris, j'ai adoré ma lecture, et j'ai hâte de poursuivre l'aventure. Je suis régulièrement le blog de l'auteur, qui travaille toujours sur le tome 3, donc nous sommes très loin d'une date de sortie en VO !
Quand à celle du tome 2 en VF, rien d'annoncé sur le site de Bragelonne. 



Bonne lecture !

vendredi 13 janvier 2012

Du Domaine des Murmures - Carole Martinez

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Nous sommes en 1185. Esclarmonde a quinze ans, fille du Seigneur des Murmures, elle doit être mariée à Lothaire. Le jour de ses noces, elle refuse de dire "oui", et choisit la seule autre option pour une jeune fille à cette époque, la réclusion pour n'avoir que le Christ comme époux.
Emmurée vivante dans une cellule adossée à la chapelle des Murmures, elle nous conte son histoire, sa réclusion et ses réflexions sur les Hommes.

Depuis quelques mois on entend beaucoup parlé de ce roman, qui a reçu le Prix Goncourt des lycéens 2011. Je ne lis pas souvent de littérature contemporaine, cette catégorie fourre tout qui décrit tout les romans qui ne rentre dans aucune autre case. Pleine d'à priori,  je l'ai néanmoins emprunté à la bibliothèque, histoire de tenter le coup.
Résultat, un coup de foudre, le premier de 2012, un chef d'œuvre entre mes mains.

Carole Martinez par la bouche d'Esclarmonde nous entraîne dans une histoire méconnue, celle de ses jeunes filles nobles du moyen-âge, mariées de force, qui n'avaient aucun choix et que l'on n'écoutaient même pas. Filles nées pour être mères, jugées impures dès la naissance. Leur seule échappatoiresétant de se prononcer  épouses du Christ, seules elles faisaient le choix de s'isoler du monde. D'après le roman, ces recluses étaient communes, sortes de balises vivantes recueillant les confessions et bénissant les pèlerins en route vers Rome ou un autre lieux saint. Quasiment auréolés de saintetés également, leur choix devenait une force, elles qui n'avaient jamais connu le pouvoir de leur voix.

Lorsqu'on rencontre Esclarmonde, elle a quinze et sur le point d'être mariée, elle nous raconte rapidement son enfance heureuse avec son père qui l'adore (à prendre au sens premier du terme), puis nous explique ses raisons. Pourquoi elle préfère être recluse, physiquement emprisonnée mais libre de prier, plutôt que d'être mariée, physiquement libre mais entravé dans un système où seul les hommes comptent. Le raisonnement est poignant et justifié. Sans violence, ni pitié pour ces femmes, Carole Martinez leur prête sa plume pour nous parler d'une autre époque, empruntant leur langage c'est avec une grande tendresse qu'elle écrit.

C'est sûrement cette tendresse qui m'a le plus touché. On sent l'amour infini et le respect qu'elle porte à son héroïne, maîtresse de son destin, petite féministe avant l'heure. Son roman est également très poétique, par des tournures de phrases qu'on sent travaillées et réfléchies mais qui coulent doucement, les pages se tournent sans qu'on est besoin de réfléchir. J'ai aimé cette façon très pudique de raconter où chaque mot est important et pesé, pour ne rien dévoiler trop tôt. Emporté par la poésie des mots, j'ai souvent été surprise par la tournure des événements. 

Puis le roman s'est finit, seul, sans même que je ne m'en rende compte.
Ce roman est classé comme contemporain par sa date d'écriture, mais le langage utilisé semble tellement d'époque que l'on pourrait découvrir que c'est en fait un vrai témoignage que ça ne me choquerait pas.

Un livre à conseiller à celles qui aime Jane Austen ou les soeurs Brontë, et à tout ceux qui souhaitent se laisser emporter par une histoire magnifique, écrite avec génie.

mercredi 11 janvier 2012

Jane Eyre - Charlotte Brontë

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Jane Eyre est pauvre, orpheline, pas très jolie. Pourtant, grâce à sa seule force de caractère, et sans faillir à ses principes, elle parviendra à faire sa place dans la société rigide de l’Angleterre victorienne et à trouver l’amour...


  Voici un roman classique que je n'avais pas encore lu. J'en avais entendu des avis plutôt négatifs; j'ai apprécié ma lecture même si on est très loin du coup de coeur.

  J'ai trouvé l'héroïne fascinante et très moderne. Son caractère et sa volonté me l'ont fait sentir très proche de moi et de notre époque. Très en avance pour son temps, Charlotte Brontë signe une œuvre féministe. Car c'est surtout ça l'histoire de Jane, celle d'une femme qui, coincée dans son époque, est soumise à des règles très strictes sur ce que doit être une femme, surtout née pauvre mais qui pourtant décide d'être libre et s'affranchit des codes. Elle est intelligente, et à force de travail et de réflexions obtient ce qu'elle souhaite, être heureuse. Une histoire loin des cours et des idées reçues sur les femmes de l'époque.
Les autres personnages sont aussi plaisant car bien décrit et profonds. Charlotte Brontë a su créer des caractères complexes qui emprisonnent l'esprit jusqu'à ne plus pouvoir poser son roman.

  Malgré ses excellents personnages, le début m'a déplu. Si Jane n'avait pas assez aussi plaisante, j'aurai sûrement abandonné ma lecture. Il m'a fallu environ un tiers du livre avant d'être vraiment harponnée par l'histoire. Si j'ai lu le début doucement, j'ai par contre dévoré la suite. C'est sûrement le début de l'histoire d'amour qui m'a passionnée ! Jane avec sa manière si rationnelle de voir la vie qui tombe amoureuse est un délice.
Ce qui m'a déplu donc, les descriptions. C'est simple, absolument tout est décrit, et c'est long... vraiment très long. Les descriptions à rallonge sont ma bête noire, rien que ça a failli me faire abandonner le livre. Finalement quand la trame c'est mise en place et que je ne pouvais plus lâchez le livre, j'ai suivi un des droits du lecteur de Daniel Pennac, le droit de sauter des pages ! Ensuite ça allait beaucoup mieux.

Si on doit dresser les thèmes du livre, le féminisme est évidemment en tête, Jane refuse d'être entretenue ou de n'être qu'un objet dont son mari disposerai. Mais un autre thème omni-présent est la religion. Bien sûr St-John, mais pas seulement, Dieu est très important pour Jane, c'est d'ailleurs une des raison qui la pousse à refuser la proposition audacieuse de Rochester (ça vous intrigue n'est-ce pas). Comme dans beaucoup de romans classiques, le Christianisme est partout, si parfois ça peut devenir agaçant, ici la foi de Jane est plutôt bien menée. Elle lui apporte une droiture et une raison de progresser, mais sans jamais être moralisatrice. La religion ne m'a jamais dérangée dans ma lecture, même en étant athée.

En bref, une héroïne moderne et inattendue, entouré d'une galerie diverses de personnages intéressants. Je garde un bon souvenir de ce livre, même s'il me restera moins en tête que celui de sa sœur, Les Hauts de Hurlevent.


J'ai lu Jane Eyre dans le cadre d'une lecture commune sur Livraddict, voici les liens vers les avis des autres lectrices inscrites : Arcaalea (l'organisatrice, merci à toi!), dingue-de-livres, LIZI, Aaliz, Mia , loki44, Frankie, Elora, StupidGRIN et platinegirl. Passez voir leurs avis !