lundi 12 décembre 2011

Le passeur - Lois Lowry

Dans le monde où vit Jonas, la guerre, la pauvreté, le chômage n'existent pas. Les inégalités n'existent pas. La désobéissance et la révolte n'existent pas. L'harmonie règne dans les cellules familiales constituées avec soin par le comité des sages. Les personnes trop âgées, ainsi que les nouveaux-nés inaptes sont "élargis", personne ne sait exactement ce que cela veut dire.
Dans la communauté, une seule personne détient véritablement le savoir: c'est le dépositaire de la mémoire. Lui seul sait comment était le monde, les générations plus tôt, quand il y avait encore des animaux, quand l'oeil humains pouvait encore voir les couleur, quand les gens tombaient amoureux.
Dans quelques jours, Jonas aura douze ans. Au cours d'une grande cérémonie, il se verra attribuer, comme tous les enfants de son âge, sa future fonction dans la communauté.
Jonas ne sait pas encore qu'il est unique. Un destin extraordinaire l'attend. Un destin qui peut le détruire.


J'avais déjà lu ce livre, quand j'étais plus jeune, mais j'en avais gardé une impression très forte. En tombant dessus à la bibliothèque je me suis dit que ce serait sympa de le relire avec mes yeux d'adulte. Il faut dire que c'est un livre jeunesse, et un dystopie. Deux choses qui, réunies, ont tendance à me décevoir.
Mais pour le coup, je suis rentrée du travail, j'ai entamé ma lecture et je l'ai finit avant d'aller me coucher. Ce roman est un chef d'œuvre, tout simplement.

Pour commencer, donc c'est dystopie ( en gros une dystopie est œuvre d'anticipation sociale, montrant un avenir possible de l'humanité, sous-genre de la science-fiction), on entre dans une communauté qui n'a quasiment aucun rapport avec d'autre communautés environnantes. Les membres la composant ont une vie entièrement régi par le comité des anciens, qui leurs ont choisi leur métiers, leurs "unités familiales". Tout est fait pour que personne ne ressente la moindre émotion, ni aucun doute. Le lecteur est plongé dans un monde qui de prime abord semble idyllique, c'est au fur et à mesure qu'on se rend compte que sous cette perfection se cache l'annihilation totale des sentiments, du libre arbitre et de l'individualité. 
On suit Jonas, ce jeune homme est sur le point de devenir un douze ans, moment sacré où leur profession leur est assignée.  Il n'a aucun doute sur la perfection de sa vie, et ce qui est le plus effrayant à mon avis, c'est que lui comme tout les autres dans sa communauté ont parfaitement conscience de n'avoir aucun choix, et de suivre un chemin tout tracé, et ça leur plait, puisqu'ils pensent que si l'Humanité à précédemment été en péril c'est parce que les Hommes avaient le choix, et en faisaient n'importe quoi.

Petite apparté : j'ai dit plus haut que les dystopies, surtout dans les jeunesses me déçoivent souvent (à ce sujet, bientôt dispo, mon billet moyennement doux sur Uglies de Scott Westerfeld ). En fait j'ai une sorte de baromètre perso à ce sujet, tout simplement si un roman arrive à me faire penser "peut-être que ce serait plus simple comme ça", et bien, je me dis que l'auteur à su développer et argumenter suffisamment son sujet. Bien sûr je me déteste après avoir pensé une chose pareille ( 1984 a été une lecture particulièrement éprouvante à cause de ça). Mais si l'auteur réussi à me faire renoncer à tout ce que je crois, même l'espace d'un instant, c'est que son livre est vachement bien écrit quand même !

Revenons au sujet, Jonas, 11 ans donc au début de l'histoire et qui se voit assigné d'un destin terrible et merveilleux puisqu'il devient le nouveau dépositaire de la mémoire, et ce découvre les souvenirs de l'Humanité, les guerres, l'amour, les couleur, la musique, la douleur, la neige et le soleil. On peut suivre son évolution lentement au fur et à mesure des nouveaux souvenirs qu'il découvre l'histoire du monde et son passé, et surtout quand il découvre les secrets de son monde parfait. 
Jonas est un personnage passionnant, son évolution est mesurée, il est intéressant, riche et très attachant. J'aimerai le retrouver dans d'autres romans, je l'ai beaucoup apprécié.

En bref, un livre absolument passionnant et très bien écrit. S'il est classé en jeunesse, c'est à mon avis, car l'écriture est très simple et permet de faire comprendre même à un jeune lecteur un monde complexe et une philosophie très réfléchie. Mais pour autant, il n'est pas du tout ennuyeux pour un adulte, qui mettra simplement beaucoup moins de temps à le lire.

Le passeur  est le premier tome d'une trilogie, viennent ensuite L'élue puis Messager. Je n'ai pas encore lu ces romans là, mais je sais qu'ils ne suivent pas le personnage de Jonas, même s'ils sont situés dans le même monde, quelques années plus tard.


Un roman à lire absolument, à tout âge  !

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