L’usine ou travaille Maître Ding fait faillite et ferme. À un mois de la retraite, c’est tout son monde qui s’écroule, car il n’y a pas de plus grande honte en Chine que d’être au chômage. Dans sa hâte de retrouver du travail, il monte sa propre affaire, mais est-elle vraiment morale ?
Je cherchais une lecture différente de celles de d’habitudes, un livre sur lequel je n’aurai porté mon attention toute seule, mon libraire m’a conseillé cet auteur. Promis, je ne dirai plus jamais de mal de mon libraire !
Ce livre est très court, il se lit dans une après-midi, et se finit avant même qu’on s’en rende compte.
L’auteur nous plonge dans la Chine contemporaine, avec pour base une histoire qui pourrait se passer ici. Un homme à l’approche de la retraite se retrouve au chomage. Si ici on se dit qu’il suffit de patienter un peu, là-bas c’est impossible, c’est une question d’honneur. Et Mo Yan de lancer à son personnage cette idée folle pour rétablir sa réputation. Vous voulez un spoiler ? Ce vieux monsieur va retaper un vieux bus dans la forêt pour y faire une chambre pour les amoureux. Une idée folle, on est d’accord ! Mais Maître Ding y retrouve son honneur et son enthousiasme. Il a un travail, c’est tout ce qui compte. S’il cache à tous, et surtout à sa femme ce qu’il fait exactement, c’est qu’il se doute du peu de moralité de son affaire.
Ce petit livre donne envie de découvrir toutes les autres œuvres de l’auteur ! L’écriture est douce, presque naîve, la perte d’identité puis le retour à la vie du personnage est traité avec pudeur et retenue. Si la forme est tendre, le fond du livre est plus incisif, sous couvert d’une histoire très simple mais loufoque, Mo Yann décrit la Chine, ses mœurs et son état d’esprit actuel; l’importance de l’honneur, les relations entre hommes et femmes, la moralité.
Il reste une impression étrange à la fin de ce livre qui oscille entre conte et drame, l’impression d’avoir réellement plongé dans la vie d’une personne et non pas d’un personnage. Je vous le recommande !
lundi 4 avril 2011
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