En fouillant dans des cartons, je suis retombée en enfance et une soudaine envie de relire les livres de la Comtesse de Ségur m’est venue. J’ai du lire chacune de ses œuvres une dizaine de fois, d’ailleurs le tout premier livre que j’ai lu était celui-ci, Les Malheurs de Sophie.
Sophie a quatre ans, elle est pleine de défauts, elle s’emporte facilement, a tendance à mentir, vole occasionnellement, elle est gourmande et entêtée. Et forcément, elle fait beaucoup de bêtises, jamais méchante et toujours repentante, elle apprends de chacune.
J’avais des souvenirs très forts de ce livre qui a marqué mon enfance, mais je ne l’avais pas relu depuis au moins dix ans, le relire aujourd’hui avec mon regard adulte changé énormément les choses.
Ce livre montre l’éducation des jeunes enfants de l’époque (il a été publié en 1859), c’est une autre époque où les valeurs morales ont une importance capitale, l’obéissance, la patience, le travail, même une enfant de quatre ans doit apprendre tout cela et s’y résoudre, comme une adulte. En théorie cela semble normal, mais en lisant les aventures de Sophie, j’ai vraiment eu un choc. Les enfants que l’on croise aujourd’hui non pas cette éducation. Sans dire qu’ils sont méchants et mal-éduqués, ils n’ont juste pas cette maturité.
Je ne porte aucun jugement, je ne rentre pas dans le débat “vaut-il laisser un enfant vivre son enfance ou lui donner une éducation stricte”, ce genre de discussion ne mène à rien, surtout quand se sont des personnes comme moi, qui n’ont pas d’enfants, qui en discutent.
Je constate juste qu’il est assez étrange de lire un livre ou une enfant de quatre ans apprends à broder et passe ses journée à jouer dehors, alors que je suis entourée principalement d’enfants qui jouent à l’ordinateur.
Comme très souvent dans les livres du XIX ème, il y est fait mention de la religion, mais c’est assez rare ici, on nomme quelques fois que “le bon Dieu…” a fait ceci, mais rien de gênant. Je le précise car je suis laïque et qu’il m’est déjà arrivé d’abandonner un film ou un livre car le sujet de la religion (toutes religions confondues soyons clair) était trop souvent abordé, c’est un sujet qui me gène si je sens que l’œuvre tire vers la propagande pour un dieu.
Un mot sur le langage, absolument délicieux et désuet, mais j’adore ça ! Bien sûr les paroles des jeunes Sophie et Paul sont améliorés, car même à l’époque et avec leurs principes d’éducation, je ne pense pas qu’à quatre ans, on puisse ne faire aucune faute de grammaire ou de conjugaison en parlant. Mais même ce détails apporte un certain charme, j’aime beaucoup ce niveau de langue, très propre, très gentil, ou le terme “poltron” devient une insulte, j’adore !
Évidemment, les aventures d’une enfant de quatre ans et de son cousin de cinq ans n’ont rien de palpitantes, mais c’est agréable, un livre facile à lire, qui me font m’interroger sur l’éducation que j’aimerai donner à mes enfants (quand j’en aurai, donc pas demain!).
Une chose est sûr, je leur ferai lire les Malheurs de Sophie, mon premier livre, par nostalgie, et puis aussi pare qu’un peu de moral de fait de mal à personne !
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire